Au Danemark, les étudiants sont payés pour étudier grâce à un revenu universel, système quasi-unique au monde. Ce reportage TV a été réalisé dans le cadre d’un voyage au Danemark avec l’Ecole supérieure de journalisme de Lille (ESJ Lille).
Agée de 23 ans, Mia est en première année de communication à l’Université de Copenhague. Et comme tous les étudiants au Danemark, elle perçoit 850 euros, versés chaque mois par l’Etat. C’est une aide précieuse pour l’ensemble de son cursus. “Mon revenu universel représente la totalité de mon loyer. Donc sans cela, je serais obligé de beaucoup travailler à côté de mes études. Je ne pourrais donc pas consacrer autant d’énergie dans mes cours. Grâce à ce revenu, je peux vraiment m’y consacrer pleinement”, explique Mia, dans la bibliothèque de son université.
Mis en place dans les années 1970, ce revenu universel est versé chaque année à plus de 500 000 étudiants. Il est indexé sur le revenu des parents. A Copenhague, le coût de la vie est deux à trois fois plus élevé qu’en France. Grâce à cette aide, Mia et son ami Christian peuvent aussi souffler à côté des cours. Dans l’un de ses cafés favoris au cœur de la capitale, dans lequel, elle a l’habitude de se rendre après les cours, Mia ajoute, en dégustant une pâtisserie : “Cela me donne plus vraiment plus de temps libre, comme pouvoir sortir avec mes amis”.
Elle est accompagnée de son ami Christian. Pour lui, ce revenu étudiant est essentiel. Sans celui-ci, il aurait été obligé de couper dans nombreuses de ses dépenses. Il précise en plaisantant, tasse en main : “Sans le revenu universel, je n’aurais même pas pu m’offrir ce café”.
Une meilleure insertion professionnelle
Mais attention. Pour toucher cette indemnité, les étudiants doivent réunir trois conditions : ne plus vivre chez leurs parents, suivre assidûment les cours et réussir leurs examens. Selon Nicolai de Gier, professeur à l’Académie royale des beaux-arts du Danemark, ce système est pertinent : “Au Danemark, ou du moins ici, en architecture, les études sont à temps plein. Nous attendons donc des étudiant qu’ils soient à l’école ou qu’ils travaillent sur leurs projets au moins 37 heures par semaine”.
C’est un pari sur la jeunesse. Le Danemark est le pays qui investit le plus dans le domaine de l’éducation. Tout est fait pour accompagner au mieux les étudiants. L’objectif est de faciliter à terme leur insertion professionnelle, comme l’explique l’économiste à l’Université de Copenhague, Frederik Lyngse : “Le Danemark est un pays avec un niveau d’instruction très élevé. L’une des raisons est évidemment cette aide d’état. Et l’une des autres raisons est la gratuité de l’éducation. Donc même des personnes issues de milieux populaires ont l’argent nécessaire pour aller à l’université« .
Un système limité au Danemark
Mais le système danois a des limites. Mélina a 22 ans, elle est Française et étudiante depuis quelques mois à l’École de commerce de Copenhague. Elle n’a pas le droit à ce revenu. Alors au moment de faire ses courses, chaque euro compte. Un fromage basique dans le supermarché discount où elle a l’habitude d’aller coûte environs 8 euros.
Contrairement aux danois, les étudiants européens doivent justifier d’un travail en plus de leurs études, entre 10 à 12h par semaines. C’est impossible pour Mélina : “Moi, en étant ici, j’ai des cours non seulement pour mon université à Copenhague, j’ai des cours pour mon université française. Donc en fait je n’ai pas le temps d’avoir un travail rémunéré ici. Faut réussir à combiner les deux et c’est un peu compliqué quoi ».
Au Danemark, le taux de chômage des moins de 25 ans est aujourd’hui presque deux fois moins élevé qu’en France.
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